Le travail socialisant a toujours été dans les sociétés Africaines, un moment d’apprentissage, d’éducation des enfants et par ricochet une norme autorisée et recommandée. Il participe à la formation et à l’éducation des enfants. En revanche, la mise en activité des enfants, confrontés à des charges lourdes ou exerçant des activités économiques, en dehors du cadre de socialisation est interdite sous toutes ses formes. Cependant, dans les rues de la ville de Daloa, des enfants « talibés » en situation de mendicité, auprès des passants ou aux abords des édifices religieux, suscite la curiosité scientifique. A cet effet, la présente étude se propose d’analyser les logiques d’action de la légitimation et de la persistance de la présence des enfants « talibés », dans la ville de Daloa. Orientée par l’approche mixte, cette étude a mobilisé la grille de lecture et d’observation, le guide d’entretien et le questionnaire comme outils de collecte des données, auprès de 174 acteurs. Les résultats montrent, que formatés par les stéréotypes et les idées préconçues, les acteurs interrogés indexent indûment la religion et la culture comme étant à l’origine de la présence des enfants « talibés », dans la pratique de la mendicité à Daloa. En revanche, l’approche dialectique a permis la déconstruction de cette conception, pour présenter la précarité de la condition socio-économique des parents, comme le facteur de légitimation et de maintien des enfants « talibés » dans la pratique de la mendicité à Daloa. Mots clés : Travail des enfants, Talibé, Socialisation, Pesanteur socio-culturelle, Daloa