La construction sociale de l’hygiène féminine se fait très souvent en marge des besoins réels du sexe féminin. La plupart du temps, les soins apportés au vagin sont en lien avec des représentations erronées. Or, presque tous ces soins vaginaux s’avèrent inadéquats et comportent même des risques pour la santé des femmes. Pour saisir les logiques derrière ces pratiques, nous avons effectué une étude auprès de 72 enquêtées. Ces dernières sont composées de 63 femmes et jeunes filles ainsi que de 5 actrices exerçant dans le domaine sanitaire et de quatre (04) praticiennes de la médecine traditionnelle (PMT) travaillant sur les soins vaginaux au marché de Bouaké. La collecte de données nous a permis de comprendre les logiques qui sous-tendent ces pratiques, mais aussi de recenser certains des comportements autour desquels gravitent les habitudes en matière de gestion de l’hygiène féminine. Cette recherche qualitative s’appuie sur plusieurs techniques de collecte de données que sont l’entretien semi-directif, l’observation directe et les focus group. Elle a contribué à mettre en évidence plusieurs pratiques et comportements associés à l’hygiène intime féminine. Elle a également permis de comprendre qu’en dépit du danger que ces procédés représentent, la perpétuation et la pérennisation de ces pratiques sont sous-tendus par des représentations sociales. Le but étant pour ces femmes de reprendre le contrôle dans leur vie de couple ou tout au moins de rééquilibrer leur position vis-à-vis de leur partenaire. Outre cela, ces pratiques et comportements répondent à des préceptes et codes culturels. Mots clés : Douche vaginale, pratiques de l’hygiène vaginale, femmes, jeunes filles, représentation sociale, identité culturelle